La main qui donne

Philanthropie, contrat social et démocratie

La philanthropie, entre État et marché, offre à son échelle des réponses originales et pertinentes à de nombreuses fractures sociétales. À ce titre, elle reflète, complète ou questionne les contrats sociaux dans lesquels elle s’insère. Mais dans le cadre d’un État qui voit sa légitimité remise en cause comme défenseur ultime de l’intérêt général, la philanthropie apparaît, parfois dangereusement, comme une alternative aux politiques publiques.

Face aux inégalités sociales de plus en plus criantes et aux enjeux pressants du changement climatique, les actions philanthropiques, en Europe comme aux États-Unis, doivent désormais se projeter dans un temps long, prenant en considération l’impact sur les générations futures, et tenant compte des non-humains et des inanimés. Ces paramètres inédits ouvrent la voie d’un « contrat social environnemental » très éloigné du contrat social libéral actuel. Ce nouveau paradigme devrait modifier en profondeur les relations entre État, contrat social environnemental et philanthropie pour redonner toute leur importance aux politiques publiques et laisser aux acteurs de la philanthropie un rôle précurseur et novateur.